Dextrométhorphane
Dernière mise à jour des informations : mai 2023
La plupart des grossesses aboutissent à des bébés en bonne santé, mais il existe des risques de complications et de résultats inattendus. Ces risques sont appelés risques de base. Au Canada, le risque de base de malformations congénitales majeures se situe entre 3 % et 5 %; donc 3 à 5 bébés sur 100 nés dans la population générale du Canada présentent une malformation congénitale majeure. Il existe également des risques de base pour les fausses couches (soit 15 à 25 grossesses sur 100), la prématurité et d’autres résultats indésirables. Les renseignements fournis indiquent si la prise de ce médicament est susceptible de modifier ces risques.
Résumé : Environ 1 500 grossesses avec exposition au dextrométhorphane ont fait partie des études publiées. D’après ces études, la prise de dextrométhorphane pendant la grossesse ne devrait pas entrainer la naissance d’un plus grand nombre de bébés avec des malformations congénitales par rapport à la population générale.
Cette information sur le dextrométhorphane est générale et concerne l’usage médical. Elle ne remplace aucunement les soins médicaux et les avis de votre prestataire de soins de santé. Pour toute question concernant la posologie, le moment de la prise, les effets secondaires, les interactions, etc., veuillez consulter votre prestataire de soins ainsi que lire la notice fournie avec votre médicament.
Si vous prenez du dextrométhorphane ou d’autres médicaments pour des raisons non médicales ou au-delà de ce que recommande votre prestataire de soins, veuillez lire la section sur la réduction des méfaits. En cas d’urgence, veuillez vous rendre à une salle d’urgence ou appelez le 911.
Bien que les participant·es aux études mentionnées ci-dessous aient pu utiliser le dextrométhorphane en combinaison avec d’autres produits, les études ne traitent généralement pas en détail des combinaisons de médicaments. C’est donc difficile de dire s’il est sécuritaire de combiner ce médicament avec d’autres produits pendant la grossesse ou l’allaitement.
Le dextrométhorphane aide à prévenir ou à soigner la toux. C’est ce qu’on appelle un antitussif, et on le trouve dans nombreuses préparations contre la toux et le rhume.
Si le produit que vous utilisez contient d’autres ingrédients actifs veuillez consulter notre page expositions A-Z pour vous renseigner sur le(s) ingrédient(s).
Pour en savoir plus sur le traitement de la toux et du rhume pendant la grossesse et l’allaitement, veuillez cliquer sur le lien.
Prononciation
/dek–stro–mé–tor–fane/
Plusieurs études ont analysé plus de 1 500 expositions au dextrométhorphane pendant la grossesse. Six études n’ont révélé aucun risque accru de malformations, et une seule étude laisse suggérer qu’il pourrait y avoir une très faible augmentation du risque. Toutefois, vu le modèle de l’étude, ces résultats pourraient découler du hasard et ont peu de chance de représenter un risque réel. Et même si ces résultats étaient concluants, le risque de ces malformations congénitales reste faible (environ 1 malformation congénitale sur 1 000 ou moins).
Une petite étude n’a révélé aucun risque accru de fausse couche liée à l’exposition au dextrométhorphane pendant la grossesse.
Aucune étude publiée ne porte sur la prématurité ou d’autres résultats indésirables liés à l’usage du dextrométhorphane pendant la grossesse.
Si vous prenez des médicaments pendant l’allaitement et constatez que votre enfant présente de nouveaux problèmes de santé ou des symptômes, veuillez communiquer avec votre prestataire de soins de santé. En cas d’urgence, veuillez vous rendre à l’urgence ou appeler le 911.
Les personnes qui consomment un médicament ou une substance pendant l’allaitement doivent savoir dans quelle mesure le produit passe dans leur lait. La dose relative reçue par l’enfant (DRRE) constitue l’une des mesures généralement utilisées pour en évaluer la concentration. Pour ce faire, on compare la dose de médicament reçue par l’enfant dans le lait humain à la dose absorbée par le parent qui allaite. La plupart des médicaments dont la DRRE est inférieure à 10 % sont généralement compatibles avec l’allaitement d’un enfant en bonne santé. Il n’est pas nécessaire de calculer la DRRE pour chaque personne, car la valeur devrait le plus souvent correspondre à celle obtenue dans les recherches. Nous indiquerons la DRRE dans les renseignements ci-dessous, quand elle est connue.
Selon les renseignements disponibles, le dextrométhorphane passe dans le lait humain en petites quantités et ne devrait pas nuire à l’enfant allaité. La DRRE est estimée à moins de 1%.
Nous n’avons pas trouvé de renseignements permettant de savoir si le dextrométhorphane affecte ou non la production de lait humain.
Les régimes provinciaux ou nationaux d’assurance-médicaments pour Autochtones couvrent le coût de certains médicaments pour les personnes admissibles. Voir la page Vérification de la prise en charge des médicaments du Programme de médicaments de l‘Ontario(PMO) ou le Programme des services de santé non assurés (SSNA) Liste des médicaments pour vous assurer que le dextromethorphane est couvert.
L’une des études les plus importantes aux États-Unis, portant sur 25 000 enfants (dont 680 exposés au dextrométhorphane pendant la grossesse), a donné des renseignements sur la race/ethnicité maternelle dans la population étudiée : blanche non hispanique (57,4 % à 62,5 %), noire non hispanique (8,4 % à 11 %), hispanique (25,1 % à 34,1 %) et autre (6,1 % à 6,7 %). Cependant, l’étude n’a pas examiné les différences de résultats entre ces groupes.
À forte dose ou consommé avec d’autres substances, le dextrométhorphane peut mener à un usage problématique, vu sa capacité de provoquer l’euphorie (sensation intense de bien-être, de joie ou d’excitation) et d’amener une personne à voir, entendre, sentir, toucher et goûter des choses qui ne sont pas réelles. On l’utilise parfois comme substance naturelle non seulement pour l’automédication, mais également dans des « partys », surtout à partir de l’adolescence.
Les pilules ou les poudres vendues sur Internet contiennent souvent une dose plus élevée que celle contenue des formules règlementées ou en vente libre. Les pilules, les poudres et les gélules non approuvées par Santé Canada peuvent être contaminées par des agents de remplissage ou d’autres substances (dont la méthamphétamine ou des substances capables de modifier notre perception de la réalité) et peuvent ne pas contenir la dose ou les ingrédients annoncés. Le DM (dextrométhorpane) peut également être mélangé à d’autres ingrédients comme les bonbons, la prométhazine, l’alcool, les boissons gazeuses et la codéine. Ces mélanges, parfois appelés « lean » ou « purple drank » se boivent généralement dans des verres de styromousse (polystyrène).
Il n’existe aucune étude sur l’utilisation problématique du dextrométhorphane pendant la grossesse.
Si vous ne suivez pas la prescription pour un médicament, en dépassez la dose prescrite ou le prenez avec certaines autres drogues, il peut être néfaste pour vous, pour votre grossesse ou pour l’enfant que vous allaitez.
Si vous prenez du dextrométhorphane ou d’autres drogues ou médicaments à des fins non médicales ou au-delà des recommandations d’un prestataire de soins alors que vous êtes une personne enceinte, allaitez ou êtes parent, consultez la ressource sur la réduction des méfaits pour d’autres renseignements. En cas d’urgence, veuillez vous rendre à l’urgence ou appelez le 911.
La consommation des médicaments non prescrits pendant la grossesse ou le parentage, qui vous nuisent ou nuisent à votre bébé, peuvent mener la communauté ou un prestataire de soins à contacter les services de protection de l’enfance.
Grossesse :
Environ 1 500 grossesses avec exposition au dextrométhorphane ont fait partie des études publiées. Selon les données disponibles, consommer du dextrométhorphane pendant la grossesse n’augmenterait pas le risque de malformation congénitale majeure au-delà du risque de base.
Le risque de 19 malformations congénitales majeures a fait l’objet d’une étude cas/témoins sur 680 grossesses; et l’étude révèle un lien statistiquement important entre l’exposition au dextrométhorphane, une anomalie du septum atrioventriculaire (7 cas, RC = 2,9, IC à 95 % : 1,3 à 6,5) et une anomalie de développement transversal du membre (18 cas, RC ajusté = 1,8, IC à 95 % : 1,1 à 3,0).
De plus, l’étude a non seulement indiqué que l’exposition à la guaifénésine et au dextrométhorphane pendant le premier trimestre présentait un risque accru de gastroschisis (13 cas, RC = 3,2, IC à 95 % : 1,5 à 6,9), mais aussi signalé un lien négligeable avec l’hydrocéphalie (10 cas, RC = 1,9, IC à 95 % : 1,0 à 3,7).
Même si l’étude a établi des liens, les preuves sont considérées comme peu convaincantes, car on n’a fait aucun ajustement qui tient compte des multiples associations analysées; les résultats peuvent donc être le fruit du hasard. De plus, il n’y a pas eu de comparaison avec des enfants atteints d’autres malformations pour éliminer le risque de biais de rappel inhérent à ce type d’étude. Même si l’on admet que les liens repérés sont réels, le risque que ces malformations congénitales surviennent est rare (≤ 1 sur 1 000).
Une petite étude menée sur 128 grossesses exposées au dextrométhorphane au premier trimestre n’a révélé aucun risque de fausse couche dépassant le risque de base dans la population générale.
Aucune étude publiée ne porte sur la prématurité ou d’autres résultats indésirables liés à l’usage du dextrométhorphane pendant la grossesse.
Allaitement :
L’un des facteurs permettant de savoir si un médicament est compatible avec l’allaitement est le pourcentage de la dose relative reçue par l’enfant (DRRE). La DRRE permet d’estimer le degré d’exposition de l’enfant à un médicament qui passe dans le lait humain. Il s’agit du rapport entre les doses ajustées au poids de l’enfant et au poids de la personne qui l’allaite. La dose ajustée au poids de l’enfant est estimée en fonction de la concentration du médicament dans le lait humain et d’une supposition de consommation quotidienne de lait par l’enfant de 150 ml/kg/jour. En général, la plupart des médicaments dont la DRRE est inférieure à 10 % sont compatibles avec l’allaitement d’enfants ayant une croissance et un développement normaux. Le métabolisme, la clairance et la concentration du médicament dans le sang de l’enfant ne sont pas pris en compte dans le calcul de la DRRE. Même si la DRRE peut quelquefois varier, dans la plupart des cas, la valeur estimée convient en pratique clinique et il n’est pas nécessaire de la calculer pour chaque personne. Nous indiquerons la DRRE dans les renseignements ci-dessous, quand elle est connue.
Selon les renseignements disponibles, la DRRE du dextrométhorphane est estimée à moins de 1 %, ce qui signifie qu’il ne devrait pas entrainer d’effets nocifs sur la santé de l’enfant.
Nous n’avons pas trouvé de renseignements permettant de savoir si le dextrométhorphane affecte ou non la production de lait.
Réduction des méfaits :
À très fortes doses ou consommé avec d’autres substances, le dextrométhorphane peut mener à l’usage problématique vu sa capacité de provoquer l’euphorie et des hallucinations. Les produits non autorisés peuvent être contaminés par d’autres substances et ne pas respecter les doses normales.
Si votre patient·e prend du dextrométhorphane ou d’autres drogues ou médicaments de manière contre-indiquée pendant la grossesse, l’allaitement ou le parentage, consultez la ressource sur la réduction des méfaits pour d’autres renseignements. En cas d’urgence, veuillez l’orienter vers une salle d’urgence ou appeler le 911.
Ressources supplémentaires :
Monographie sur les médicaments et les produits de santé naturels
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Heinonen OP, Slone D, S. S. Birth defects and drugs in pregnancy. Littleton, Massachusetts, USA: Publishing Sciences Group Inc; 1977.
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Public Health Agency of Canada. Family-centred maternity and newborn care: National guidelines Chapter 7: Loss and grief. [Internet]. Ottawa: Public Health Agency of Canada; 2022 Aug 10 [cited 2023 September 9]. Available from: https://www.canada.ca/en/public-health/services/publications/healthy-living/maternity-newborn-care-guidelines-chapter-7.html
Shum S, Yadav A, Fay E, Moreni S, Mao J, Czuba L, et al. Infant Dextromethorphan and Dextrorphan Exposure via Breast Milk From Mothers Who Are CYP2D6 Extensive Metabolizers. J Clin Pharmacol. 2022;62(6):747-55.[PMID: 34889461].
Verstegen RHJ, Anderson PO, Ito S. Infant drug exposure via breast milk. Br J Clin Pharmacol. 2022 Oct;88(10):4311-4327. doi: 10.1111/bcp.14538. Epub 2020 Sep 13. PMID: 32860456
Polifka JE, Shepard TH. The teratogenicity of N-methyl-D-aspartate (NMDA) receptor antagonists. Pediatr Res. 1998;44(3):415; author reply 6-7.[PMID: 9727723].
Werler MM, Sheehan JE, Mitchell AA. Maternal medication use and risks of gastroschisis and small intestinal atresia. American Journal of Epidemiology. 2002;155(1):26-31.[PMID: 34042429].
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